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sureté nucléaire - Page 2

  • Nucléaire : l'ASN n'exige l'arrêt d'aucune centrale française, mais son rapport réclame un "investissement massif".

    sûrete nucleaireLe rapport de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire), présenté aujourd'hui par son président André-Claude Lacoste, à François Fillon, estime que la sûreté des centrales nucléaires françaises est suffisante pour qu'elles puissent toutes poursuivre leur activité. Mais, et cela peut paraître un tantinet contradictoire, le patron de l'ASN  l'a déclaré lors d'une conférence de presse, reprise sur le site du quotidien "Le Monde" : " la poursuite de leur exploitation nécessite d'augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sécurité dont elles diposent déjà, leur robustesse face aux situations extrêmes. C'est à dire face aux aléas naturels et à la perte d'alimentation en eau ou en électricité". 

    On retiendra donc que la sécurité des installations nucléaires françaises est d'un niveau suffisant pour que l'exploitation d'aucune d'entre elle ne soit suspendue, mais qu'il faut néanmoins l'améliorer d'urgence...

    En outre, il ne s'agit  pas, selon l'ASN, de simples recommandations, mais bien de véritables exigences formulées auprès des exploitants, qui ont six mois (avant le 30 juin) pour proposer la mise en place de dispositions organisationnelles et matérielles, permettant de renforcer la sûreté des sites.

    Le coût induit pour les exploitants est "massif", comme le souligne clairement André-Claude Lacoste :  "un seul diesel d'ultime secours coûte entre 30 et 50 millions d'euros". Il en faudra un pour chaque réacteur :  le coût total sur ce seul point sera de l'ordre de 2 milliards d'euros. Au total, il faudra donc compter plusieurs milliards d'euros, et également plusieurs années de travaux et d'investissements, pour que les exploitants puissent prendre en compte toutes les préconisations de l'ASN. Pour le consommateur, voilà qui porte un coup fatal à la croyance en une électricité nucléaire "pas chère"...

    Sans être dogmatique, on est en droit de se demander s'il est économiquement judicieux de décider aujourd'hui de consacrer des sommes aussi astronomiques dans tous les sites nucléaires, dont certains sont vieillissants, au lieu d'investir enfin "massivement" dans les énergies renouvelables, tout en programmant  la fermeture progressive des centrales les plus anciennes, en renforçant la sécurité des sites appelés à fonctionner plus longtemps. Pour les écologistes : c'est non et définitivement non.  Quant à André-Claude Lacoste, il les rejoint peut-être un peu, en renvoyant exploitants et  politiques à l'évaluation de la rentabilité des investissements nécessaires : "l'exploitant EDF peut décider d'arrêter un réacteur pour des raisons de coût. Et le gouvernement peut prendre les mesures qu'il veut".

    Le gouvernement avait chargé les gendarmes du nucléaire d'un audit de sécurité des 58 réacteurs nucléaires français, après la catastrophe de la centrale de Fukushima au Japon en mars 2011. L'audit avait notamment donné lieu ces derniers mois à un débat sur l'opportunité de fermer la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc français, en fonction depuis 1978. L'ASN ne demande donc pas sa fermeture. Cependant, son président l'affirme: "S'il y a du nucléaire, il doit être sûr."  Tout en reconnaissant, avec une grande honnêteté, que le nucléaire ne peut jamais être sûr à 100 %. La balle est désormais dans le camp des politiques et des exploitants des sites nucléaires. Et des citoyens.

    • Pour consulter l'intégralité du rapport de l'ASN : cliquer ICI.

    Cathy Lafon

  • Nucléaire : le débat. Calculez en ligne avec Greenpeace "votre" propre risque nucléaire, en fonction de l'endroit où vous habitez

    centrale-nucleaire.jpgL'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) vient de présenter, le 17 novembre, son rapport d'expertise à la suite de l'examen des rapports des Evaluations complémentaires de sûreté (ECS) des exploitants nucléaires.

    Dans sa newsletter de décembre 2011, l'IRSN publie les résultats de cette contre-expertise des sites nucléaires français, menée sur les documents de sûreté soumis par les industriels en cas de catasrophe exceptionnelle, comme celle qu'a connue cette année Fukushima (Japon). Au terme de cet énorme travail, réalisé en un temps record, l'Institut met en valeur les trois grands constats suivants (entre guillemets, les citations de l'IRSN) :

    "1. Le nombre d'installations présentant des écarts de conformité aux exigences requises qui fragiliseraient leur sûreté est faible. " Mais pas inexistant.

    "2. Les évolutions de connaissances doivent conduire à réexaminer certaines exigences de manière anticipée." Le risque sismique est ici visé, tout particulièrement.

    "3. La question du comportement des installations nucléaires, en cas de catastrophe naturelle extrême envisageable se pose, car en l'état, cela pourrait avoir des conséquences inéluctables, avec à terme, la fusion du coeur et des rejets radioactifs".

    Si la sécurité et la sûreté de nos installations nucléaires sont maximales et seront encore améliorées (ce dont on ne peut que se féliciter), l'IRSN se refuse cependant à évacuer totalement le risque d'accident majeur, en cas de catastrophe naturelle extrême. Dont la probabilité ne peut, elle-même, être totalement évacuée, même si elle reste infime dans un pays qui a la chance de jouir d'une géolocalisation idéale, avec un risque sismique bien inférieur à nombre d'autres pays comme le Japon,  l'Iran, la Turquie... En revanche, la France a été frappée par deux tempêtes hors normes en l'espace de dix ans : Klaus, en 1999, et Xynthia, en 2010.

    Pour lire la synthèse du rapport de l'IRSN : cliquer ICI.

    Pour lire le tome 1 du rapport  : cliquer ICI.

    Pour lire le tome 2 du rapport : cliquer ICI.

    Nucléaire. Ou pas. Le débat écolo

    Chez les écologistes, il y a les anti-nucléaires, qui prônent la sortie de ce type de production énergétique en 20, 25 ou 30 ans, en l'accompagnant du développement des énergies renouvelables et d'économies d'énergie. En dépit de Tchernobyl et de Fukushima, il y a aussi ceux qui, en toute bonne foi, pensent que le nucléaire permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et que, dans le contexte actuel du réchauffement climatique, il serait fou d'y renoncer. Dans le cadre de ce débat, le rapport de l'IRSN  a le mérite d'informer les Français, en soulignant que le risque nucléaire existe bel et bien. Pour les populations, il reste donc une vraie question, d'ordre moral : avons-nous on non le droit de courir ce risque ?  On peut se dire que chacun d'entre nous doit pouvoir y réfléchir et avoir les moyens d'y répondre. En tant que citoyen.

    Risque nucléaire : 63 millions de Français concernés

    C'est dans le contexte de ce rapport post-Fukushima, que  Greenpeace  veut nourrir le débat sur l’engagement de la France dans l’énergie nucléaire, sous l’angle de la sécurité. Fidèle à ses méthodes de sensibilisation percutantes, l'association propose sur internet  une application de visualisation du risque que les Français encourent en cas d’accident nucléaire, en fonction de l'endroit où ils habitent.

     centrales-nucleiares-612760.jpg

    L'organisation écologiste rappelle que la France compte 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui en fait le deuxième pays nucléarisé au monde (cf la carte CNRS - source EDF ci-contre). Pour protéger la population en cas d’accident nucléaire, l’Etat a mis en place des PPI (Plans particuliers d’intervention). A 2 km autour de l’installation endommagée, on est évacué. A 10 km, on est confiné. Rien au-delà. Pourtant, depuis Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il est avéré que la zone concernée par un accident nucléaire s’étend de 100 à 300 km autour du lieu concerné.

    Habitant à Bordeaux, j'ai testé pour vous l'application de Greenpeace. J'ai pour sites nucléaires voisins le Blayais, Golfech, et un peu plus loin, Civaux.  Je le savais que ça n'allait pas me filer la pèche  : la simulation est efficace, et donne envie de déménager illico. Mais pour aller où ? Je préfère donc vous avertir : le rire n'est pas garanti, et ce n'est pas non plus le jeu en ligne familial idéal pour les fêtes de fin d'année ... ni pour les lendemains de réveillon de nouvel an bien arrosé. Mais juste avant, ou juste après, cela peut aider certains d'entre nous à sortir la tête du sable... 

    Cathy Lafon